Autrenom du requin : Squale; Fromage du Massif central notamment d’Ambert : Fourme; Chat de Gargamel dans Les Schtroumpfs : Azrael; Monnaie en Russie : Rouble; Paillette ronde cousue sur certains vĂȘtements : Sequin; Verbe, monter, faire l’ascension d’une montagne : Gravir; Ils ont rĂ©alisĂ© SacrĂ© Graal : les Monty __ : Python CodyCross » Cirque Groupe 88 » Grille 3 » Fromage du Massif central notamment d'Ambert. Fromage du Massif central notamment d'Ambert CodyCross . CodyCrossSolution pour FROMAGE DU MASSIF CENTRAL NOTAMMENT D'AMBERT de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres mots utiles. Voicile mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Fromage du Massif central, d'Ambert en particulier" (groupe 365 – grille n°4) : f o u r m e Une fois ce nouveau mot devinĂ©, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans la mĂȘme grille en cliquant ici . Piquage Ă  compter du 4 Ăšme jour aprĂšs l’emprĂ©surage, crĂ©ation de cheminĂ©es Ă  l’aide de grande aiguilles qui conduisent l’air jusqu’au cƓur du fromage pour permettre le dĂ©veloppement du bleu; Enfin, dĂ©part des fourmes pour les caves d’affinage. Le fromage ne pourra s’appeler Fourme d’Ambert qu’à compter du 28 Ăšme jour. LEMASSIF CENTRAL. Ce massif est bien connu des Cheeselovers, et notamment la rĂ©gion auvergnate qui ne compte pas moins de cinq fromages AOP : le Salers, le Bleu d’Auvergne, la Fourme d’Ambert, le Cantal et le Saint-nectaire. Vous connaissez dĂ©jĂ  bien ces cinq lĂ  alors nous avons dĂ©cidĂ© de vous prĂ©senter un fromage un peu moins connu DĂ©couvrezla gamme de fromages d'auvergne AOP Dischamp: Saint Nectaire AOP, Bleu d'Auvergne AOP, Fourme d'Ambert AOP, rĂ©coltĂ© au coeur du Massif Central auprĂšs de producteurs rigoureusement sĂ©lectionnĂ©s pour la qualitĂ© de leur produit. Son goĂ»t dĂ©licat et trĂšs doux offre des saveurs rustiques, trĂšs parfumĂ©es : on dit qu’elle est le plus doux des fromages Latome fraĂźche ou tomme fraĂźche est un caillĂ© fortement pressĂ©, lĂ©gĂšrement fermentĂ© et non salĂ© Ă  base de lait de vache, traditionnellement extrait du cycle de fabrication du fromage de Laguiole dans la rĂ©gion de l'Aubrac et du cantal ou du salers en Haute-Auvergne (Massif central) pour la confection de plats cuisinĂ©s.. Étymologie. Tome fraĂźche est une francisation Ă  caractĂšre Fromagedu Massif central notamment d'Ambert Solution Cette page vous aidera Ă  trouver toutes les solution de CodyCross Ă  tous les niveaux. À travers les astuces et les solutions que vous trouverez sur ce site, vous pourrez transmettre chaque indice de mots croisĂ©s. Fromagedu Massif central notamment d'Ambert: fourme: Synonyme de blĂȘmir: bleuir: Personne Ă  la tĂȘte d'un groupe: leader: Synonyme de dĂ©modĂ©, d'archaĂŻque: desuet: Monotone et triste: morose: Ils ont rĂ©alisĂ© SacrĂ© Graal : les Monty __ python: Autre nom du requin: squale: Soulever une moto sur la roue arriĂšre: cabrer : Verbe, monter, faire l'ascension d'une kMIC3. Index Outline Text Notes References About the author Full text 1 Claire Delfosse, La France fromagĂšre, Paris, 2007. 1 Le » Massif central n’existe pas, si ce n’est d’un point de vue gĂ©ologique. Il se caractĂ©rise davantage par son hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et sa complexitĂ© liĂ©es aux multiples genres de vie », modes de productions et modes d’occupation des sols, dont les diffĂ©rentes productions fromagĂšres. Majoritairement fermiĂšres Ă  la fin du xixe siĂšcle, ces productions s’industrialisent Ă  partir des annĂ©es 1920, modifiant les systĂšmes de production existants. L’augmentation des marchĂ©s d’exportation ainsi que la demande sociĂ©tale croissante en matiĂšre d’hygiĂ©nisme dĂ©bouchent sur une mise aux normes sensible des productions fromagĂšres. S’engagent alors des rapports de force entre producteurs et nĂ©gociants, entre tenants de la modernitĂ© » prĂŽnĂ©e par l’État et dĂ©fenseurs de l’ authenticitĂ© ». Face Ă  cet essor des marchĂ©s, les taxinomies fromagĂšres se prĂ©cisent et se distinguent les unes des autres1. La dĂ©nomination arrĂȘtĂ©e pour une production fromagĂšre correspond souvent Ă  un territoire » calquant ou de l’origine gĂ©ographique sur les Ă©tiquettes des fromages. En juillet 1935, une loi visant Ă  l’organisation et Ă  l’assainissement du marchĂ© du lait est promulguĂ©e, incitant Ă  une dĂ©finition de certaines caractĂ©ristiques des principales espĂšces de fromages » – Ă  savoir la taille et le taux de matiĂšre grasse sur la matiĂšre sĂšche. À la suite de cette loi, de nombreuses organisations syndicales mettent en place des labels, mais ce n’est qu’en 1955 qu’une nouvelle loi fixe le rĂ©gime des appellations d’origine et durcit les conditions de dĂ©livrance. Cette mĂȘme annĂ©e, le saint-nectaire devient le premier fromage auvergnat Ă  obtenir une Appellation d’origine contrĂŽlĂ©e AOC. Mettre un terme Ă  l’analyse en 1955 revient donc Ă  s’arrĂȘter avant les premiĂšres AOC du Massif central, avant les grandes lois d’orientation agricole
 Est-ce pour autant faire abstraction de ce qui est communĂ©ment considĂ©rĂ© comme le rĂ©el changement ? Certainement pas, car l’ampleur de la pĂ©riode traitĂ©e dans cet article, Ă  savoir les annĂ©es 1880 Ă  1955, est assez importante pour permettre d’apprĂ©hender des changements essentiels concernant les systĂšmes de production fermiers, souvent dĂ©laissĂ©s ou peu approfondis dans l’historiographie gĂ©nĂ©rale la production fromagĂšre fermiĂšre dĂ©cline, les nombreuses innovations techniques pasteurisation, rĂ©frigĂ©ration favorisent le dĂ©veloppement de l’industrie laitiĂšre et fromagĂšre, celle-ci se concentrant dans des bassins laitiers et participant ainsi Ă  la crĂ©ation de nouveaux espaces fromagers. C’est par exemple dans cette pĂ©riode que la ChĂątaigneraie, dans le Cantal, devient un espace laitier. Les dĂ©crets crĂ©ent des territoires fromagers » fondĂ©s sur des rĂ©alitĂ©s agroterritoriales concrĂštes ou sur des limites administratives arbitraires, mais Ă©galement sur des reprĂ©sentations construites qu’il convient d’analyser avec prĂ©cision. 2La prĂ©sente Ă©tude se concentre sur six productions fromagĂšres actuellement dĂ©tentrices d’une Appellation d’origine protĂ©gĂ©e AOP, Ă  savoir le cantal, le salers, le laguiole, le saint-nectaire, le bleu d’Auvergne et la fourme d’Ambert. Les autres productions, oubliĂ©es » parce que non reconnues comme grands fromages », ne sont cependant pas Ă©cartĂ©es. Il est en effet intĂ©ressant de tenter de comprendre les raisons de leur disparition ou de leur insuccĂšs commercial. L’exemple du Massif central permet d’illustrer les enjeux des dĂ©finitions de ces productions fromagĂšres et de mettre en Ă©vidence les reprĂ©sentations symboliques dont elles sont issues ou qu’elles engendrent, notamment au niveau du territoire » qu’elles sont censĂ©es incarner. La construction de territoires par les rapports acteur – espace – temps analyse au prisme des productions fromagĂšres Les concepts mobilisĂ©s 2 Cette notion mĂ©rite d’ĂȘtre largement discutĂ©e, mais lĂ  n’est pas notre propos. Ce terme sera donc u ... 3 Voir notamment Guy Di Meo et Pascal BulĂ©on dir., L’espace social. Lecture gĂ©ographique des soci ... 4 Ibid. 5 Armand FrĂ©mont, La rĂ©gion, espace vĂ©cu, Paris, 1976. 6 Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Paris, 1994. 7 A. FrĂ©mont, La rĂ©gion
 8 Jean-Claude Hinnewikel dans G. Di Meo et P. BulĂ©on, L’espace social [
], p. 169-184. 9 Martina Avenza et Gilles Lafarte, DĂ©passer la “construction des identitĂ©s” ? Identification, imag ... 3Replaçant la dĂ©marche dans un cadre historique et mobilisant les outils des historiens du social et du microsocial, cette Ă©tude n’est cependant pas enfermĂ©e dans une discipline avec ses mĂ©thodes et ses concepts, mais se veut ouverte Ă  tout ce qui permettrait d’approcher le processus de dĂ©veloppement »2 fromager, ses liens au territoire » et la complexitĂ© des nĂ©buleuses d’acteurs en prĂ©sence. Afin de rĂ©pondre Ă  cet objectif, des concepts, des mĂ©thodes et des idĂ©es ont Ă©tĂ© puisĂ©s dans le champ de la gĂ©ographie sociale3. Cette discipline, qui refuse de se laisser enfermer dans la stricte description de l’espace d’une sociĂ©tĂ©, permet l’étude des rapports existant entre rapports sociaux et rapports spatiaux », ces rapports de rapports produisant de l’espace social4. L’espace peut ĂȘtre compris comme une rĂ©alitĂ© descriptive, dĂ©pourvue d’appropriation et de reprĂ©sentation sociale. L’ espace social » est quant Ă  lui dĂ©fini comme l’espace gĂ©ographique sur lequel se projettent les rapports sociaux, comme l’ensemble des interrelations spatialisĂ©es5 ou encore, pour Pierre Bourdieu, comme l’ espace des positions sociales »6. La portĂ©e et le sens de ces rapports spatiaux renvoient Ă  l’expĂ©rience vĂ©cue par l’homme dans cet espace, apprĂ©hendĂ©e par Armand FrĂ©mont avec le concept d’ espace vĂ©cu »7. Mais l’expĂ©rience individuelle et collective de l’espace gĂ©ographique ne peut ĂȘtre approchĂ©e que par le concept de territoire » qui peut quant Ă  lui ĂȘtre dĂ©fini comme une portion de l’espace appropriĂ©e par un groupe humain, sur lequel celui-ci exerce un certain pouvoir Ă  travers une sĂ©rie de normes, de rĂšgles ou de rĂšglements8. Le territoire constitue un systĂšme symbolique identitaire imprimĂ© dans l’espace que s’approprient les individus socialisĂ©s. Les limites et les configurations de ces territoires ne sont donc pas nĂ©cessairement prĂ©cises, sauf quand il est exigĂ© de la part des acteurs concernĂ©s qu’elles soient clairement dĂ©limitĂ©es tel est le cas pour les appellations d’origine. Le rapport des individus au territoire renvoie Ă©galement au concept d’identitĂ©, qui est Ă©galement entendu comme Ă©tant une construction sociale, non innĂ©e. La grille de lecture proposĂ©e par Martina Avenza et Gilles Lafarte en 2005, dĂ©clinant l’ identitĂ© » en trois concepts alternatifs, paraĂźt particuliĂšrement pertinente pour l’analyse des rapports acteur-territoire9 l’ identification », qui dĂ©signe l’action sociale d’attribution identitaire extĂ©rieure qui s’exerce sur un individu notamment par le pouvoir bureaucratique analyse des Ă©tudes statistiques par exemple ; l’ image sociale » en tant que production, par quelques agents dominants, de symboles et de stĂ©rĂ©otypes organisant ainsi la perception des territoires et des groupes analyse des guides touristiques ; enfin l’ appartenance », processus par lequel les identifiĂ©s ou les reprĂ©sentĂ©s s’approprient, refusent ou acceptent ces identifications et ces images – en n’oubliant pas que les individus ont de multiples appartenances et qu’il convient donc d’utiliser une mĂ©thode Ă  micro-Ă©chelle pour les analyser. Les nĂ©buleuses d’acteurs 10 Typologie reprise d’aprĂšs Hinnewikel, L’espace social... 11 Le terme de nĂ©buleuse » compris sous cette acception est repris de Claude-Isabelle Brelot, OĂč e ... 4Mais les productions fromagĂšres ne sont cependant qu’une porte d’entrĂ©e menant au vĂ©ritable objet de cette Ă©tude, Ă  savoir les acteurs » de ces productions. La notion d’acteurs sous-entend les individus ou groupes d’individus endogĂšnes Ă  la production fromagĂšre vachers, laitiers, nĂ©gociants en fromages, fromagers, exogĂšnes conseillers gĂ©nĂ©raux, ministĂšre
 ou transitionnels syndicats, comices
10, en prenant en considĂ©ration qu’un acteur individuel a toujours plusieurs casquettes » et ne peut pas de ce fait ĂȘtre catĂ©gorisĂ©. Ces acteurs interagissent entre eux et forment des nĂ©buleuses sociales11, non closes et sans cesse remodelĂ©es. Ces nĂ©buleuses sont constituĂ©es de noyaux multiples, Ă  savoir des individus ou groupes d’individus, possiblement concurrents. Les noyaux » les plus visibles et repĂ©rables, car ayant laissĂ© des traces Ă©crites ou autres de leur passage, sont les Ă©lites locales rurales, politiques et/ou grands propriĂ©taires terriens, les physiocrates ou agrariens, ou encore les autoritĂ©s rĂ©gionales, tels que les membres des conseils gĂ©nĂ©raux, des sociĂ©tĂ©s d’agriculture, les professeurs dĂ©partementaux d’agriculture, etc. La question de la lĂ©gitimitĂ© de ces Ă©lites vis-Ă -vis des orientations Ă  donner aux productions fromagĂšres, ou des producteurs, n’est pas l’objet de la prĂ©sente analyse, mais doit tout de mĂȘme ĂȘtre Ă©voquĂ©e, d’autant plus que la dĂ©monstration issue des sources en prĂ©sence peut laisser penser que le dĂ©veloppement de la production est majoritairement le fait d’un mouvement descendant, des Ă©lites, des autoritĂ©s, vers les producteurs. Il y a nĂ©cessairement des rapports de force, d’autres mouvements qui ne sont pas forcĂ©ment perceptibles, qu’il faut tenter d’apprĂ©hender pour qu’ils ne soient pas oubliĂ©s. L’étude des contours des nĂ©buleuses a tout autant d’intĂ©rĂȘt que l’étude de ces noyaux. Les sources et la mĂ©thodologie jeux d’échelles, dans le temps et dans l’espace 12 Jacques Revel dir., Jeux d’échelle. La microanalyse Ă  l’expĂ©rience, Paris, 1996. 5Pour apprĂ©hender la complexitĂ© du processus d’emprise symbolique des productions fromagĂšres dans le Massif central, il a ainsi fallu jouer sur les Ă©chelles d’analyse aussi bien au niveau temporel que spatial12. L’apprĂ©hension du temps long permet de replacer les Ă©vĂ©nements ou non-Ă©vĂ©nements dans un contexte plus large pour en comprendre les tenants et les aboutissants. De la mĂȘme maniĂšre ce processus qui est Ă©tudiĂ© Ă  l’échelle de deux dĂ©partements sera Ă©clairĂ© par des analyses Ă  un Ă©chelon plus rĂ©duit, celui du canton de Salers dans le Cantal. 13 Philippe Arbos, L’Auvergne, Paris, 1932 ; Madeleine Basserre, Le Cantal Ă©conomie agricole et past ... 6Ce choix a Ă©galement des rĂ©percussions sur les sources mobilisĂ©es. Seront ainsi mises en valeur les sources dites de vulgarisation » les ouvrages d’érudits locaux retraçant l’histoire d’un canton ; les guides touristiques ou encore les photographies et les cartes postales dont l’analyse des mises en scĂšne apporte des informations toujours intĂ©ressantes sur les reprĂ©sentations donnĂ©es Ă  un territoire. Les ouvrages d’historiens ou de gĂ©ographes rĂ©digĂ©s au cours de la pĂ©riode analysĂ©e sont Ă©galement des complĂ©ments indispensables13. Les sources manuscrites de l’histoire agricole et de l’histoire sociale seront Ă©galement utilisĂ©es. Afin de permettre une mise en contexte Ă©largi, ont Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ©es les archives des fonds dĂ©partementaux du Cantal, du Puy-de-DĂŽme, et dans une moindre mesure de l’Aveyron, concernant le monde agricole enquĂȘte agricole, comices, concours
, le ravitaillement pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que les textes lĂ©gislatifs Ă  propos de la production laitiĂšre et fromagĂšre, notamment les dĂ©crets de dĂ©finition des principales espĂšces de fromages ». 7Ce jeu d’échelles se rĂ©percute Ă©galement sur l’approche des acteurs, tant individuels que collectifs. Sont ainsi repĂ©rĂ©s Ă  travers de multiples sources les comices, les syndicats, la SociĂ©tĂ© d’agriculture
, et les sources de l’histoire sociale fine listes nominatives de recensement, Ă©tat civil, actes notariĂ©s
 les vachers, laitiers, fromagers, mais Ă©galement les membres des diffĂ©rentes organisations agricoles sociĂ©tĂ©s d’agriculture, comices agricoles, syndicats de dĂ©fense, etc.. L’objectif final de cette dĂ©marche qui se veut prosopographique, est d’apprĂ©hender le rĂŽle, le comportement, les stratĂ©gies d’acteurs en prĂ©sence dans ce processus d’emprise spatiale, sociale et symbolique de diffĂ©rentes productions fromagĂšres. Ce travail ne livre pas une vision gĂ©nĂ©rale du processus mais apporte des Ă©clairages ponctuels et complĂ©mentaires sur ce dernier. Des annĂ©es 1880 Ă  l’entre-deux-guerres emprise spatiale, sociale et symbolique des productions fromagĂšres Les productions fromagĂšres dans les annĂ©es 1880 14 Carte de situation et non de dĂ©limitation Gilles Brunschwig dir., Terroirs d’élevage laitier du ... 8Au dĂ©but des annĂ©es 1880, les aires de production des diffĂ©rents fromages Ă©tudiĂ©s s’approchent sensiblement des aires originelles » qui ont pu ĂȘtre cartographiĂ©es Ă  partir de la confrontation de multiples donnĂ©es document 114. La fourme d’Ambert Ă©tait principalement produite dans les hautes chaumes du Forez, le saint-nectaire sur les versants sud et est du Sancy, le cantal sur les flancs des volcans du Cantal et dans les Monts Dores la distinction avec le fromage salers n’étant pas encore faite, le laguiole dans l’Aubrac, le bleu d’Auvergne Ă  l’est des Monts Dores, avant de se dĂ©velopper dans les vallĂ©es de la CĂšre et de la Jordanne. 15 Victor-EugĂšne Ardouin-Dumazet, Voyage en France. 33e sĂ©rie. Basse-Auvergne, Paris-Nancy, 1903, p. 3 ... 9Si les territoires fromagers n’étaient pas figĂ©s dans l’espace, les taxinomies fromagĂšres ne l’étaient pas davantage. Le terme gĂ©nĂ©rique de fourme » retrouvĂ© dans de trĂšs nombreux documents dĂ©signait aussi bien le cantal, le laguiole que la fourme d’Ambert, tant que la citation Ă©tait locale. La fourme d’Ambert Ă©tait appelĂ©e fourme de Pierre-sur-Haute, dite d’Ambert ou de Montbrison ; le bleu d’Auvergne Ă©tait un bleu façon Roquefort » et dans les Monts du Cantal, on pouvait fabriquer du façon laguiole ». Lors de son pĂ©riple qui le conduit, au tout dĂ©but du xxe siĂšcle, Ă  Sainte-SigolĂšne en Haute-Loire, Ardouin-Dumazet relĂšve ce fait À la plupart des fenĂȘtres on voit sĂ©cher les fourmes, fromages n’ayant de commun que le nom avec ceux de l’ » 16 Claire Delfosse, Le pays et ses produits dĂ©fense et illustration d’une identitĂ© », Études socia ... 10En 1905, une loi sur la rĂ©pression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrĂ©es alimentaires et des produits agricoles » vise Ă  mettre plus de clartĂ© dans les transactions commerciales, en dĂ©finissant certaines dĂ©nominations dont le sens [est] devenu Ă©quivoque ». Les dĂ©nominations sont prĂ©cisĂ©es parallĂšlement au dĂ©veloppement du marchĂ©, car elles constituent une estampille » nĂ©cessaire Ă  leur vente et Ă  leur reconnaissance Ă  l’extĂ©rieur des bassins de consommation locaux16. Cette prĂ©cision nĂ©cessaire des taxinomies constitue une premiĂšre mise en marque » des territoires, les noms retenus renvoyant tous Ă  un territoire plus ou moins vaste, de la commune oĂč se tenait le marchĂ© principal Saint-Nectaire ou le marchĂ© de gros Salers Ă  la rĂ©gion de production pour le bleu d’Auvergne. 17 Marie-Christine Zelem, Entre fourme et gruyĂšre, deux siĂšcles d’hĂ©sitations l’évolution des tech ... 18 Voir entre autres Ardouin-Dumazet, Voyage en France..., p. 175. 19 Zelem, Entre fourme et gruyĂšre... » lutte entre savoir local et savoir idĂ©al. 11Entre la fin du xviiie siĂšcle et le milieu du xixe, avant que ces fromages ne deviennent des symboles » du territoire dont ils portent le nom, ils avaient Ă©tĂ© longtemps dĂ©criĂ©s par les autoritĂ©s locales et rĂ©gionales qui avaient cherchĂ© activement Ă  les remplacer par des fromages beaucoup plus rentables le fromage façon hollande et le gruyĂšre17. Les mĂ©thodes de fabrication et la qualitĂ© des fourmes locales Ă©taient prĂ©sentĂ©es comme trĂšs mauvaises, voire exĂ©crables fromage de consommation populaire tout au mieux18
 De la fin du xviiie siĂšcle aux annĂ©es 1880, les membres de la SociĂ©tĂ© d’agriculture du Cantal et du Puy-de-DĂŽme et certains grands propriĂ©taires ont fait appel Ă  des fromagers Ă©trangers afin qu’ils puissent transmettre leur savoir-faire aux vachers auvergnats. Toutes les tentatives se sont soldĂ©es par des Ă©checs19 qui s’expliquent, d’aprĂšs Marie-Christine Zelem, par le fait que vouloir substituer un fromage Ă©tranger au fromage local Ă©quivaut Ă  une condamnation d’un savoir-faire traditionnel, celui du vacher cantalien qui a donc su, semble-t-il, imposer sa propre loi sur la montagne. DĂ©fendre et promouvoir les fromages locaux » Ă  la fin du XIXe siĂšcle quels acteurs pour quels objectifs ? 20 A. D. Cantal, 117 M, 131 M et 132 M. 21 A. D. Aveyron, 7 M 32. 22 Zelem, Entre gruyĂšre et cantal... ». 12À partir des annĂ©es 1880, les autoritĂ©s cantaliennes et puydomoises envisagent de changer de tactique et d’Ɠuvrer Ă  l’amĂ©lioration et Ă  la valorisation des productions fromagĂšres locales, espĂ©rant ainsi une augmentation des dĂ©bouchĂ©s. Transparaissent Ă  travers les sources les actions de membres de l’élite sociale rĂ©gionale, que ce soit par des actions collectives dans les comices, Ă  la SociĂ©tĂ© d’agriculture, ou individuelles, par la construction d’une fromagerie modĂšle. Cette Ă©lite Ɠuvre » pour ces changements et notamment pour extirper les vachers de leur routine, si souvent dĂ©criĂ©e. Afin d’encourager l’amĂ©lioration de la production fromagĂšre, les comices agricoles cantonaux mettent en place des concours agricoles rĂ©compensant les plus belles fourmes ou les burons les mieux tenus. Le dĂ©pouillement des archives des concours fromagers dĂ©montre qu’il n’est pas rare qu’un mĂȘme concurrent remporte des prix dans diffĂ©rentes catĂ©gories, et ce d’une annĂ©e sur l’autre20. De plus, ce sont bien souvent les propriĂ©taires des montagnes et des burons et non leurs domestiques, Ă  savoir les vachers, qui reçoivent les primes pour la fabrication des fromages, et si les deux individus sont rĂ©compensĂ©s, les propriĂ©taires ont une prime bien supĂ©rieure Ă  celle de leurs vachers. Les concours agricoles apparaissent d’abord et avant tout organisĂ©s par et pour eux. Conscient toutefois que la production fromagĂšre ne peut s’amĂ©liorer si les vĂ©ritables producteurs ne sont pas rĂ©compensĂ©s, le syndicat agricole et fromager de Laguiole, fondĂ© en 1897, dĂ©cide de ne rĂ©compenser que les cantalĂšs ». Dans une lettre adressĂ©e au prĂ©fet, datĂ©e du 2 avril 1898, le vice-prĂ©sident et le secrĂ©taire du syndicat expliquent ainsi que contrairement aux concours dĂ©jĂ  existants, dont les primes vont aux propriĂ©taires et aux fermiers, celui-ci serait plus dĂ©mocratique puisqu’il s’adresserait uniquement aux domestiques et employĂ©s »21. Ce n’est vĂ©ritablement qu’à la fin du xixe siĂšcle que les autoritĂ©s et les propriĂ©taires des exploitations comprennent que l’idĂ©e de progrĂšs » nĂ©cessite la participation des buronniers et l’amĂ©lioration de leurs conditions de vie22. Il ne faut nĂ©anmoins pas affirmer que les buronniers et autres fromagers s’enfermaient dans leur routine sans innover dans leur quotidien ces innovations sont simplement moins, voire pas du tout perceptibles. Plusieurs textes, non dĂ©nuĂ©s d’un certain agrarisme, Ă©voquent l’ardeur et le soin des vachers pour la confection de leurs fourmes. 23 Ardouin-Dumazet, Voyage en France. 32e sĂ©rie. Haut-Quercy – Haute-Auvergne, Paris-Nancy, 1903 ... 13Tenter d’amĂ©liorer la qualitĂ© des productions fromagĂšres ne suffit cependant pas Ă  obtenir de nouveaux dĂ©bouchĂ©s il faut Ă©galement lutter contre l’imaginaire nĂ©gatif vĂ©hiculĂ© Ă  propos de ces fromages. Les mauvais soins apportĂ©s aux fourmes et la malpropretĂ© des vachers sont ainsi souvent pointĂ©s du doigt. Voici, par exemple, ce que rapporte Ardouin-Dumazet lors de son voyage en Haute-Auvergne Le vacher [
] nous accorde l’autorisation de visiter la rustique usine Ă  fromages et nous fait pĂ©nĂ©trer dans une Ă©table prodigieusement sale. Les bĂȘtes n’ont pas de litiĂšre et les excrĂ©ments restent sur le sol, grossiĂšrement pavĂ© de pierres. » Il ajoute cependant que le buron semble mieux tenu que ceux visitĂ©s jusqu’alors ; les objurgations dont les fromagers cantaliens font l’objet depuis si longtemps au nom de l’hygiĂšne et de leur propre intĂ©rĂȘt ont portĂ© leurs fruits »23. 14Au dĂ©but du xxe siĂšcle, la production fromagĂšre est bel et bien en train de changer les presses Ă  tomes sont entrĂ©es dans les burons, la fourme s’amĂ©liore, et l’exportation des fromages augmente sensiblement en parallĂšle avec le dĂ©veloppement continu des voies de communication. Par consĂ©quent, les zones de production s’étendent, et assez rapidement les paysages des Monts du Cantal, des Monts Dores et de l’Aubrac se parsĂšment de burons et de vaches Salers et Aubrac, marquant pour longtemps l’espace et les mentalitĂ©s. La montĂ©e Ă  l’estive de l’emprise spatiale Ă  l’emprise symbolique 24 Maurice Damon, Les jasseries des Monts du Forez. Sociologie de la vie pastorale, thĂšse pour le doct ... 25 Voir notamment Georges-Henri RiviĂšre dir., L’Aubrac Ă©tude ethnologique, linguistique, agronomiq ... 15Chaque Ă©tĂ©, une partie des producteurs de cantal, de laguiole et de fourme de Pierre-sur-Haute, estivaient sur les montagnes » avec leur troupeau pour rejoindre les burons ou les jasseries. Dans les Hautes-Chaumes, ce n’étaient pas les hommes mais les femmes qui estivaient avec leurs quelques vaches et qui Ă©taient chargĂ©es de la confection des fourmes24. Dans les Monts du Cantal et sur l’Aubrac, les propriĂ©taires des montagnes louaient une Ă©quipe de buronniers pour l’ estivade », Ă©quipe dirigĂ©e par le vacher » dans le Cantal, par le cantalĂšs » sur l’Aubrac, et qui Ă©tait chargĂ©e de la fabrication de la fourme. Dans ces deux territoires de production, les troupeaux Ă©taient beaucoup plus importants que dans le Puy-de-DĂŽme, comptant jusqu’à 40-50 vaches, ce qui permettait ainsi Ă  certains de produire une fourme avec la traite d’une seule journĂ©e. La montĂ©e Ă  l’estive Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e d’un cĂ©rĂ©monial les plus belles vaches Ă©taient parĂ©es de rubans, le troupeau Ă©tait bĂ©ni et pouvait traverser plusieurs villages, les bruits des cloches accompagnant leur avancĂ©e. La description de ce rituel » parvient de tĂ©moignages d’érudits, de travaux d’ethnographes25, et a Ă©tĂ© en partie mise en rĂ©cit, alors que ce fait n’est nullement un invariant dans le temps mĂȘme s’il est parfois prĂ©sentĂ© comme tel. En effet, l’estivage ne s’effectue pas nĂ©cessairement sur plusieurs kilomĂštres, la montagne pouvant mĂȘme ĂȘtre attenante Ă  l’exploitation. 26 Pierre Cornu, Une histoire des hautes terres du Massif central entre dĂ©prise humaine et emprise sym ... 27 Le herd-book est un registre de recensement des individus d’une race donnĂ©e qui prĂ©sente ses caract ... 28 Henri Pourrat, Contes des grands bois, Paris, 1960. 29 Jean-Luc Mayaud, La belle vache’’ dans la France des concours agricoles du xixe siĂšcle », Cahie ... 30 Roland Maspetiol, L’Ordre Ă©ternel des champs. Essai sur l’histoire, l’économie et les valeurs de la ... 16Les troupeaux Ă©taient alors majoritairement constituĂ©s de vaches de race Salers, prĂ©dominante dans les dĂ©partements du Cantal et du Puy-de-DĂŽme. Cette race, menacĂ©e de disparition au dĂ©but du xixe siĂšcle, doit son succĂšs » au physiocrate Ernest Tyssandier d’Escous qui, dans la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle, dĂ©veloppa une importante propagande pour l’amĂ©lioration du cheptel de la race26. En 1853, il organisa le premier concours dĂ©partemental de la race Salers qui fut un vĂ©ritable succĂšs. En 1908, son Ɠuvre fut couronnĂ©e par la mise en place du herd-book27 ; la race Salers s’imposa alors comme le symbole du pays dont elle porte le nom. La race Aubrac et ses yeux charbonneux, contĂ©s entre autres par Henri Pourrat28, fut elle aussi consacrĂ©e par la mise en Ɠuvre du herd-book en 1892. La prĂ©pondĂ©rance de ces races mixtes, adaptĂ©es aux rudes conditions climatiques qu’impose la montagne dans les paysages du Massif central est le symbole de la victoire de la rusticitĂ©29. L’association buron/salers imprĂšgne pour longtemps les paysages et les mentalitĂ©s des hautes montagnes du Massif central. D’une emprise spatiale, rĂ©pondant Ă  un besoin Ă©conomique, elle devient le symbole et le marqueur d’un territoire. Cependant, la production Ă  l’estive n’était pas le fait d’une majoritĂ©. L’aspect folklorique » de cet Ă©levage, de ses spĂ©cificitĂ©s, a encouragĂ© une gĂ©nĂ©ralisation souvent excessive dans l’imaginaire collectif. Le petit propriĂ©taire ne possĂ©dait pas de montagne » et ne pouvait y faire conduire ses quelques bĂȘtes. Il existait donc un Ă©levage Ă  deux vitesses, qui tend Ă  ĂȘtre effacĂ© de la mĂ©moire collective par la mise en rĂ©cit de l’estivage, du lien entre le vacher et ses vaches. Ce rĂ©cit est mobilisĂ© tout au long du xxe siĂšcle par les dĂ©fenseurs de la prĂ©tendue supĂ©rioritĂ© du monde rural et participe ainsi Ă  la crĂ©ation de stĂ©rĂ©otypes qui conditionnent la perception de ce territoire. Cependant, dans l’entre-deux-guerres, un nouveau systĂšme de production se dĂ©veloppe et vient bousculer l’ordre Ă©ternel des champs »30 l’industrie laitiĂšre. De l’entre-deux-guerres Ă  1955 dĂ©limiter les territoires fromagers De la montagne Ă  la laiterie
 changement de modĂšle pour les productions fromagĂšres 31 A. D. Cantal, 153 M 1. 32 Anne-Line Brosse, De la montagne Ă  la laiterie. Évolution et structuration de la filiĂšre fromagĂšre ... 17Au lendemain de la guerre, la modernisation » devient un dogme autour duquel se construit l’action de l’État en matiĂšre agroalimentaire et en termes de politique de qualitĂ©, alors associĂ©e Ă  l’hygiĂ©nisme, l’objectif Ă©tant de moderniser et de sĂ©curiser l’ensemble des productions agricoles, parmi lesquelles les fromages. Le dĂ©veloppement de la pasteurisation et de la rĂ©frigĂ©ration permet de rĂ©pondre en partie Ă  cette demande et d’obtenir des produits plus sains. Les producteurs de cantal, toujours poursuivis par leur mauvaise rĂ©putation, lancent des campagnes de propagande sur la qualitĂ© hygiĂ©nique de la fourme de cantal document 231. Des guides Ă  l’attention des vachers sont publiĂ©s, donnant des conseils d’hygiĂšne, les mĂȘmes que trente ans auparavant
 Dans l’entre-deux-guerres, les tonnages des productions fromagĂšres, notamment du cantal, sont en forte hausse. Le bleu d’Auvergne, produit Ă  l’origine dans le Puy-de-DĂŽme, s’est quant Ă  lui Ă©tendu au dĂ©partement du Cantal, notamment dans la vallĂ©e de la CĂšre, avec la crĂ©ation de petites industries familiales » rĂ©coltant le fromage en blanc produit dans les fermes voisines pour les affiner et les vendre. Entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1920, le terme d’ industrie » est ainsi utilisĂ© pour dĂ©signer la production fromagĂšre familiale, employant un ou deux ouvriers qui habitent le plus souvent sous le mĂȘme toit32. 33 Alfred Durand, La Vie rurale dans les massifs volcaniques des Dores, du CĂ©zallier, du Cantal et de ... 34 A. D. Cantal, 91 M 8 ; 106 M 1. 18À partir des annĂ©es 1920, l’ industrie » laitiĂšre est en plein essor – le terme dĂ©signant dĂšs lors les locaux spĂ©cialement dĂ©diĂ©s Ă  la fabrication du fromage Ă  partir de la collecte organisĂ©e de lait. Dans ces mĂȘmes annĂ©es, la sociĂ©tĂ© l’Auvergne laitiĂšre, financĂ©e par le groupe SociĂ©tĂ© des Caves, est implantĂ©e Ă  Riom-Ăšs-Montagnes. Une centaine de laiteries sont alors construites sur l’ensemble du territoire cantalien33. L’industrie laitiĂšre et fromagĂšre est prĂ©sentĂ©e comme une aubaine pour les petits producteurs dans la mesure oĂč elle leur permet d’obtenir un revenu fixe toute l’annĂ©e pour l’achat de leur lait. Cependant, certaines sources font Ă©tat d’une crise du lait »34. Les fermiers ne le vendent plus aux particuliers mais uniquement aux laiteries, conduisant semble-t-il Ă  des problĂšmes d’approvisionnement. Les documents retrouvĂ©s vĂ©hiculent une vision nĂ©gative de ces industries qui privent les populations de lait. 35 A. Durand, La vie rurale... 36 M. Damon, Les jasseries
 37 Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 33e sĂ©rie... 19ParallĂšlement au dĂ©veloppement de l’industrie laitiĂšre, les productions fromagĂšres saisonniĂšres en montagne dĂ©clinent. L’heure est Ă  la modernisation », et de moins en moins de personnes acceptent d’estiver plusieurs mois par an. La main-d’Ɠuvre diminue et les montagnes fromagĂšres se transforment petit Ă  petit en montagne Ă  graisse, le lait n’étant plus utilisĂ© que pour l’engraissement des veaux35. La production de fourme de Pierre-sur-Haute dans les jasseries commence quant Ă  elle Ă  disparaĂźtre et avec elle dĂ©cline le symbole de l’indĂ©pendance et du savoir-faire de l’exploitation36. Ardouin-Dumazet Ă©voquait dĂ©jĂ  en 1903 l’ industrialisation » de la production de la fourme, dont le territoire s’étendait dans le Cantal et vers Rochefort37. 20La mise en place progressive de l’industrie laitiĂšre pose la question de la modernisation qui ne doit pas ĂȘtre pensĂ©e, du moins pas uniquement, comme un simple schĂ©ma de diffusion descendant acceptĂ© par tous. De nouveaux territoires fromagers sont créés, d’autres sont dĂ©laissĂ©s ou rĂ©appropriĂ©s. Ces processus mettent en jeu nĂ©cessairement des inclusions, des adaptations et des exclusions, des rapports de force difficiles Ă  apprĂ©hender. La mise en place des dĂ©crets et des labels met nĂ©cessairement en jeu ces rapports de force, les conflits ayant dĂ©bouchĂ© sur des consensus et abouti Ă  une normalisation progressive des limites des territoires fromagers. DĂ©fendre et promouvoir les principales espĂšces de fromages » dans les annĂ©es 1940 quels acteurs pour quels objectifs ? 38 A. D. Aveyron, 7 M 32. 39 A. D. Cantal, 1 J 299. 40 Ibid. 21Au cours de l’entre-deux-guerres, les organisations professionnelles de type syndical ayant pour objet les productions fromagĂšres se multiplient. Si le syndicat fromager de Laguiole fut quelque peu avant-gardiste » dans le Massif central – sa date de crĂ©ation remonte Ă  189738, la majoritĂ© des syndicats est apparue aprĂšs la Grande Guerre 1923 pour la SociĂ©tĂ© d’amĂ©lioration des produits laitiers de Saint-AnthĂšme ; 1931 pour le Syndicat fĂ©dĂ©ral des producteurs de fromages d’Auvergne, de Laqueuille, du Quercy et du GĂ©vaudan ; 1934 pour la SociĂ©tĂ© d’élevage et d’amĂ©lioration des produits laitiers des cantons de la montagne de Besse et d’Issoire39
 Ces syndicats avaient pour objectifs l’amĂ©lioration de la production en vulgarisant les bonnes mĂ©thodes de rĂ©colte du lait et de fabrication » ; la dĂ©fense des produits de qualitĂ© contre la concurrence des produits imparfaits »40 ; la promotion de leur production fromagĂšre et la volontĂ© de fĂ©dĂ©rer les producteurs autour de celle-ci. À la lecture des statuts syndicaux, transparaĂźt une volontĂ© certaine d’impliquer dans leur dĂ©marche les producteurs de lait et de fromage, peut-ĂȘtre pour faire face Ă  la segmentation grandissante de la filiĂšre fromagĂšre. 41 Ibid. 22Dans cet objectif de reconnaissance, et suite Ă  la loi de 1927, les syndicats Ɠuvrent pour l’obtention d’une marque ou d’un label syndical afin de mettre en valeur [leur] fromage de qualitĂ© supĂ©rieure »41. L’obtention d’une telle distinction se fait encore plus pressante avec la loi de juillet 1935 visant Ă  l’organisation et Ă  l’assainissement du marchĂ© du lait, incitant Ă  la dĂ©finition des caractĂ©ristiques extĂ©rieures des principales espĂšces de fromages ». Ces dĂ©finitions sont Ă©tablies aprĂšs enquĂȘte auprĂšs des services de rĂ©pression des fraudes et entente avec les syndicats de producteurs. Ainsi, seuls les fromages qui bĂ©nĂ©ficient d’un tel syndicat sont dĂ©finis et reconnus comme de grands fromages », parmi lesquels figurent le saint-nectaire, la fourme de Pierre-sur-Haute, le bleu d’Auvergne, le cantal et le bleu de Laqueuille. Les premiĂšres dĂ©finitions Ă©tablies dans les dĂ©crets concernent principalement la composition chimique du fromage taux de matiĂšre grasse, matiĂšre sĂšche
 et ses caractĂ©ristiques organoleptiques taille, poids, aspect de la croĂ»te
. 42 C. Delfosse, Le pays et ses produits
 ». 43 A. D. Cantal, 1 J 299. 44 Ibid. 23Mais entre 1937 et les annĂ©es 1950, les dĂ©crets se multiplient et prĂ©cisent davantage les normes auxquelles les producteurs doivent rĂ©pondre pour que leurs fromages puissent bĂ©nĂ©ficier d’un label. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, les productions fromagĂšres, associĂ©es au marchĂ© noir, dĂ©criĂ©es pour leur qualitĂ© infĂ©rieure, pĂątissent d’une mauvaise rĂ©putation42. En normalisant et modernisant davantage les procĂ©dĂ©s de productions, certains syndicats espĂšrent ainsi reconquĂ©rir des marchĂ©s, notamment grĂące Ă  la qualitĂ© hygiĂ©nique de leurs produits, qu’ils utilisent comme Ă©lĂ©ment de propagande. Les dĂ©limitations des aires de productions ne figurent pas systĂ©matiquement dans les dĂ©crets, mĂȘme si les producteurs [
] ont la lĂ©gitime prĂ©tention de faire reconnaĂźtre et de dĂ©fendre l’incontestable origine de leur spĂ©cificitĂ© due Ă  la nature des sols, Ă  l’altitude, au climat, aux races laitiĂšres »43 et souhaitent obtenir une appellation d’origine pour distinguer le meilleur produit de [leur] terroir ». Chaque syndicat propose ainsi une aire de dĂ©limitation de la production. Si celle du cantal/salers repose sur des critĂšres gĂ©ologiques et d’anciennetĂ©, celle du bleu d’Auvergne est issue d’accords entre les fabricants installĂ©s en dehors des limites du Cantal, le syndicat des fabricants de vĂ©ritable bleu d’Auvergne appellation arrĂȘtĂ©e depuis les annĂ©es 1920 et la FĂ©dĂ©ration des associations de dĂ©fense des labels du Massif central »44. 45 Cela ne rĂšgle pas pour autant les problĂšmes du coupage du lait avec de l’eau
 24Cependant, ces normalisations entraĂźnent nĂ©cessairement l’exclusion de tous ceux qui ont des pratiques diffĂ©rentes ou ne peuvent rĂ©unir toutes les conditions nĂ©cessaires. Ainsi, il est dĂ©sormais prĂ©cisĂ© que les fromages doivent ĂȘtre fabriquĂ©s exclusivement au lait de vache », les laits coupĂ©s avec le lait d’autres animaux Ă©tant bannis45. Pour le bleu d’Auvergne, le premier dĂ©cret, en aoĂ»t 1937, prĂ©sente simplement les caractĂ©ristiques physiques extĂ©rieures du fromage. En 1947, il est prĂ©cisĂ© que le fromage doit ĂȘtre fabriquĂ© exclusivement en laiterie », excluant ainsi les productions en blanc des fromages dans les fermes l’éleveur ne fait plus que livrer son lait. En 1945, un dĂ©cret distingue le cantal fermier ou laitier » du cantal Haute-Montagne, Salers ou similaire, Laguiole, Aubrac ». Dans une logique qui semble aller Ă  l’encontre de la demande Ă©tatique et sociĂ©tale de modernisation et de productivitĂ© de l’aprĂšs-guerre, il est ainsi dĂ©cidĂ© que ces fromages doivent ĂȘtre produits entre le 1er mai et le 30 octobre, dans des burons situĂ©s Ă  plus de 800 mĂštres d’altitude et que la quantitĂ© de fromage produite doit ĂȘtre au moins d’une piĂšce par jour. Cette derniĂšre spĂ©cificitĂ© exclut ainsi les propriĂ©taires qui ne possĂšdent pas un troupeau assez important, Ă  savoir une quarantaine de vaches, pour remplir ce critĂšre. 46 Louis Jalenques, Salers. Monographie agricole du canton de Salers, Aurillac, 1904. 47 Zelem, Mutations fonciĂšres, structures familiales et exploitations agricoles de l’Empire Ă  no ... 25L’émergence de cette dĂ©nomination trouve cependant un fondement Ă©conomique et social. Les terres du pays » de Salers sont prĂ©sentĂ©es dans de nombreux documents comme supĂ©rieures aux autres terres Ă  fourme. Par consĂ©quent, le fromage qui y est produit est Ă©galement rĂ©putĂ© ĂȘtre meilleur. Au dĂ©but du xxe siĂšcle, Louis Jalenques Ă©crit ainsi que le fromage de Salers est supĂ©rieur aux autres et ce grĂące Ă  la qualitĂ© des herbages du canton46. Le territoire de Salers bĂ©nĂ©ficie d’une identitĂ© qui lui est propre et qui est le rĂ©sultat d’une construction sociale dont le pilier est l’association herbage – race salers – Ă©leveur – savoir-faire. Le choix de contraindre la production en montagne Ă  certains mois de l’annĂ©e ne doit pas ĂȘtre seulement perçu comme un dĂ©fi lancĂ© Ă  la modernitĂ© », ou comme une volontĂ© de sauvegarde d’une tradition ». En effet, cet enracinement dans la tradition » s’explique Ă©galement par le fait que le pays de Salers est une terre conservatrice, avec une forte hiĂ©rarchisation de la sociĂ©tĂ©47. Les Ă©lites locales possĂ©daient toutes des montagnes, des grands troupeaux, Ă  proximitĂ© de leur propre exploitation. Elles avaient ainsi les moyens de maintenir Ă  la terre des ouvriers qualifiĂ©s tout en leur permettant de pĂ©renniser le mode d’exploitation et leur statut social. 26Ce canton fait cependant figure d’exception car dans les annĂ©es 1950, mĂȘme si la production fermiĂšre est toujours majoritaire, les modes d’exploitation des montagnes changent de fromagĂšres, les exploitations deviennent laitiĂšres. NaĂźt dĂšs lors un discours sur l’abandon des montagnes, sur l’abandon des traditions centenaires », confortant ainsi certaines idĂ©ologies agrariennes, alors mĂȘme que ces productions de montagne n’étaient pas le fait d’une majoritĂ©. Exalter la tradition » et raconter pour ne pas oublier un genre de vie condamnĂ© Ă  disparaĂźtre ? 48 RiviĂšre dir., L’Aubrac [
]. 27Les ouvrages d’érudits, guides touristiques et photographies de l’entre-deux-guerres se font les Ă©tendards de l’annonce de la mort d’un genre de vie, celui de l’estivage. Les discours identitaires fleurissent, affirmant qu’il faut conserver une continuitĂ© historique avec un pays », une tradition », une culture authentique ». Or cette tradition » est en grande partie une construction, rĂ©appropriĂ©e par certains Ă©rudits locaux, et relatĂ©e par certains chercheurs48 qui se font les tĂ©moins d’un monde » traditionnel » paysan en train de disparaĂźtre, et qu’ils se donnent pour mission d’embaumer. 49 Pierre Besson, Un pĂątre du Cantal, Romagnat, 1928, p. 95-96. 50 P. Cornu, La forteresse vide [
], p. 287. 51 Lucien Gachon, La premiĂšre annĂ©e, Marseille, 1943, citĂ© par P. Cornu, La forteresse vide... 28Dans Un pĂątre du Cantal, Pierre Besson raconte avec une nostalgie certaine son enfance de pĂątre dans les montagnes cantaliennes49. Dans les annĂ©es 1930, Lucien Gachon et Henri Pourrat rĂ©alisent les premiĂšres descriptions littĂ©raires du paysage agropastoral du Livradois en train de se dĂ©composer. Ils dĂ©noncent la dĂ©sertion des campagnes, dans l’objectif de toucher les esprits et de les inciter Ă  rĂ©agir. Henri Pourrat est l’un des premiers Ă  voir dans l’espace montagnard un univers spĂ©cifique50. En 1943, Lucien Gachon publie le roman La premiĂšre annĂ©e, allĂ©gorie du retour Ă  la terre » vichyste51. Le moment Vichy » est une Ă©tape fondamentale dans la cristallisation de l’image des hautes terres du Massif central. Les Ă©crivains des montagnes » sont convaincus que le triomphe de la modernitĂ© signifie la mort de la terre qu’ils exaltent et Vichy leur apporte l’illusion d’un possible retour en arriĂšre, d’un oubli des temps modernes. Cependant, il convient de rappeler que les annĂ©es de la Seconde Guerre mondiale correspondent Ă  un moment de profonde dĂ©pression et le monde rural a souffert de l’imaginaire vichyste exaltant une terre abondante et nourriciĂšre, alors mĂȘme que les Français avaient faim. 52 Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 32e sĂ©rie... 29Cette idĂ©alisation est davantage le fait des exilĂ©s », qui veulent voir leurs souvenirs des hautes terres gravĂ©s dans le paysage dans lequel ils viennent se ressourcer de temps Ă  autres. Ardouin-Dumazet dans ses rĂ©cits de voyage explique que l’ unique distraction [des Parisiens »] consiste en quelques courses dans les pĂąturages Ă  un buron oĂč ils vont chercher la bouteille de gaspo ou petit lait, qui constitue le traitement matin et soir »52. Cette volontĂ© de sauvegarde, de mise en symbole d’un souvenir, passe Ă©galement par l’édification de statues telles que celle du taureau de race Aubrac qui trĂŽne dans la commune de Laguiole, Ă©difiĂ©e en 1947 alors que la race Ă©tait en plein dĂ©clin, ou le buste de Tyssandier d’Escous, qui orne la place principale de Salers, ou encore celui d’Antoine Roussel, prĂ©sentĂ© dans de nombreux documents comme l’ inventeur » du bleu d’Auvergne, Ă  Laqueuille. 30Entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1920, le systĂšme de production Ă  l’estive connaĂźt ainsi son apogĂ©e. Le buron associĂ© Ă  son vacher et aux vaches de races Salers ou Aubrac marquent Ă  jamais l’espace, le paysage, mais Ă©galement les mĂ©moires collectives, les souvenirs » rappelĂ©s dans les ouvrages d’érudits, rĂ©appropriĂ©s de l’entre-deux-guerres Ă  aujourd’hui dans certains cahiers des charges, mais Ă©galement par les acteurs du tourisme qui vendent cette identitĂ© authentique ». C’est ce processus de rĂ©appropriation des identifications, des images, qui crĂ©e de l’identitĂ© construite lors d’un processus dynamique mobilisant diverses Ă©chelles de temps et de nombreux acteurs. Pourtant, ce systĂšme de production en montagne ne fut jamais le fait d’une majoritĂ©. D’autres systĂšmes l’ont cĂŽtoyĂ© et lui furent parfois associĂ©s. Les principales espĂšces de fromages » ont Ă©tĂ© dĂ©finies, normalisĂ©es, aboutissant Ă  des contraintes plus ou moins fortes, Ă  la crĂ©ation de frontiĂšres ainsi qu’à un processus d’exclusion de ce et de ceux qui ne rentraient plus dans le cadre dĂ©fini et acceptĂ© par le plus grand nombre. Mais il ne faut pas confondre ces reprĂ©sentations avec l’histoire. 53 CitĂ©s Ă  titre d’exemple bleu de Rochefort, gaperon, artisou
 31L’analyse prĂ©sentĂ©e dans cet article mĂ©riterait d’ĂȘtre approfondie par l’analyse des systĂšmes de productions qui ne parvinrent pas Ă  se maintenir, Ă  se pĂ©renniser dans le temps et par celle de la rĂ©ception des constructions symboliques par les individus directement concernĂ©s appropriation, acceptation, refus ?53. Il ne faut pas se satisfaire du schĂ©ma descendant expliquant logiquement » le dĂ©veloppement des productions fromagĂšres. Il est possible de dĂ©passer cette vision par l’analyse des rapports de forces, en essayant de comprendre comment tout cela se joue, Ă  quelle Ă©chelle, en comprenant qui saisit ou ne saisit pas telle ou telle opportunitĂ©, pourquoi et comment. L’approche des liens entre des acteurs et leur espace par le prisme des productions fromagĂšres s’insĂšre ainsi dans un processus bien plus large qui a trouvĂ© ses raconteurs, mais Ă©galement ses scientifiques, pour le lĂ©gitimer. Top of page Notes 1 Claire Delfosse, La France fromagĂšre, Paris, 2007. 2 Cette notion mĂ©rite d’ĂȘtre largement discutĂ©e, mais lĂ  n’est pas notre propos. Ce terme sera donc utilisĂ© par facilitĂ© de langage. 3 Voir notamment Guy Di Meo et Pascal BulĂ©on dir., L’espace social. Lecture gĂ©ographique des sociĂ©tĂ©s, Paris, 2005. 4 Ibid. 5 Armand FrĂ©mont, La rĂ©gion, espace vĂ©cu, Paris, 1976. 6 Pierre Bourdieu, Raisons pratiques, Paris, 1994. 7 A. FrĂ©mont, La rĂ©gion
 8 Jean-Claude Hinnewikel dans G. Di Meo et P. BulĂ©on, L’espace social [
], p. 169-184. 9 Martina Avenza et Gilles Lafarte, DĂ©passer la “construction des identitĂ©s” ? Identification, image sociale, appartenance », GenĂšses, n° 61, 2005, p. 154-167. 10 Typologie reprise d’aprĂšs Hinnewikel, L’espace social... 11 Le terme de nĂ©buleuse » compris sous cette acception est repris de Claude-Isabelle Brelot, OĂč en est l’histoire des noblesses ? », Bulletin du Centre Pierre-LĂ©on d’histoire Ă©conomique et sociale, 1995, n° 4, p. 6. 12 Jacques Revel dir., Jeux d’échelle. La microanalyse Ă  l’expĂ©rience, Paris, 1996. 13 Philippe Arbos, L’Auvergne, Paris, 1932 ; Madeleine Basserre, Le Cantal Ă©conomie agricole et pastorale, Aurillac, 1928. 14 Carte de situation et non de dĂ©limitation Gilles Brunschwig dir., Terroirs d’élevage laitier du Massif central. Identification et caractĂ©risation, Lempdes, 2000. 15 Victor-EugĂšne Ardouin-Dumazet, Voyage en France. 33e sĂ©rie. Basse-Auvergne, Paris-Nancy, 1903, p. 313. 16 Claire Delfosse, Le pays et ses produits dĂ©fense et illustration d’une identitĂ© », Études sociales, 2004, n° 139-140, p. 117-138. 17 Marie-Christine Zelem, Entre fourme et gruyĂšre, deux siĂšcles d’hĂ©sitations l’évolution des techniques fromagĂšres dans le Cantal », Revue de la Haute-Auvergne, 1988, vol. 51, p. 629-658. 18 Voir entre autres Ardouin-Dumazet, Voyage en France..., p. 175. 19 Zelem, Entre fourme et gruyĂšre... » lutte entre savoir local et savoir idĂ©al. 20 A. D. Cantal, 117 M, 131 M et 132 M. 21 A. D. Aveyron, 7 M 32. 22 Zelem, Entre gruyĂšre et cantal... ». 23 Ardouin-Dumazet, Voyage en France. 32e sĂ©rie. Haut-Quercy – Haute-Auvergne, Paris-Nancy, 1903, p. 267. 24 Maurice Damon, Les jasseries des Monts du Forez. Sociologie de la vie pastorale, thĂšse pour le doctorat en sociologie, universitĂ© Lyon II, 1971, p 103. 25 Voir notamment Georges-Henri RiviĂšre dir., L’Aubrac Ă©tude ethnologique, linguistique, agronomique et Ă©conomique d’un Ă©tablissement humain, Paris, 1970. 26 Pierre Cornu, Une histoire des hautes terres du Massif central entre dĂ©prise humaine et emprise symbolique xixe-xxe siĂšcles, thĂšse pour le doctorat en histoire, universitĂ© Lyon II, 2000, p. 166. 27 Le herd-book est un registre de recensement des individus d’une race donnĂ©e qui prĂ©sente ses caractĂ©ristiques officiellement reconnues. 28 Henri Pourrat, Contes des grands bois, Paris, 1960. 29 Jean-Luc Mayaud, La belle vache’’ dans la France des concours agricoles du xixe siĂšcle », Cahiers d’histoire, n° 3-4, 1997, p. 541. 30 Roland Maspetiol, L’Ordre Ă©ternel des champs. Essai sur l’histoire, l’économie et les valeurs de la paysannerie, Paris, 1946. 31 A. D. Cantal, 153 M 1. 32 Anne-Line Brosse, De la montagne Ă  la laiterie. Évolution et structuration de la filiĂšre fromagĂšre auvergnate 1881-1955, mĂ©moire de master 2 en histoire contemporaine, universitĂ© Lyon II, 2009, p. 219-236. 33 Alfred Durand, La Vie rurale dans les massifs volcaniques des Dores, du CĂ©zallier, du Cantal et de l’Aubrac, Aurillac, 1946, 530 p. 34 A. D. Cantal, 91 M 8 ; 106 M 1. 35 A. Durand, La vie rurale... 36 M. Damon, Les jasseries
 37 Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 33e sĂ©rie... 38 A. D. Aveyron, 7 M 32. 39 A. D. Cantal, 1 J 299. 40 Ibid. 41 Ibid. 42 C. Delfosse, Le pays et ses produits
 ». 43 A. D. Cantal, 1 J 299. 44 Ibid. 45 Cela ne rĂšgle pas pour autant les problĂšmes du coupage du lait avec de l’eau
 46 Louis Jalenques, Salers. Monographie agricole du canton de Salers, Aurillac, 1904. 47 Zelem, Mutations fonciĂšres, structures familiales et exploitations agricoles de l’Empire Ă  nos jours dans un canton auvergnat Salers – Cantal, thĂšse pour le doctorat en sociologie, universitĂ© de Nanterre-Paris X, 1992. 48 RiviĂšre dir., L’Aubrac [
]. 49 Pierre Besson, Un pĂątre du Cantal, Romagnat, 1928, p. 95-96. 50 P. Cornu, La forteresse vide [
], p. 287. 51 Lucien Gachon, La premiĂšre annĂ©e, Marseille, 1943, citĂ© par P. Cornu, La forteresse vide... 52 Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 32e sĂ©rie... 53 CitĂ©s Ă  titre d’exemple bleu de Rochefort, gaperon, artisou
 Top of page References Bibliographical reference Anne-Line Brosse, “Productions fromagĂšres et liens symboliques Ă  l’espace”, SiĂšcles, 30 2009, 105-122. Electronic reference Anne-Line Brosse, “Productions fromagĂšres et liens symboliques Ă  l’espace”, SiĂšcles [Online], 30 2009, Online since 29 October 2012, connection on 25 August 2022. URL DOI of page About the author Anne-Line BrosseDoctorante en histoire contemporaineLaboratoire d’études rurales, UniversitĂ© de Lyon IITop of page Copyright All rights reservedTop of page Le Massif central est le 4e massif le plus Ă©levĂ© de France đŸ‡«đŸ‡· derriĂšre ses grandes sƓurs les Alpes, les PyrĂ©nĂ©es et la Corse. Son plus haut sommet, le Puy de Sancy, se situe Ă  1885m d’altitude. Les hivers y sont froids et longs, le gel rĂ©gulier. En revanche, en Ă©tĂ©, le temps oscille entre l’orageux et le sec. GrĂące Ă  ses reliefs, le Massif Central est un terrain de jeu idĂ©al pour le trail et la marche pĂ©destre. Outre les montagnes, ForĂȘts đŸŒČ, zones humides et lacs forment le tableau. Pour s'entraĂźner Ă  la course ou marcher, le territoire regorge de parcs naturels rĂ©gionaux et possĂšde mĂȘme un national le Parc National des CĂ©vennes, classĂ© rĂ©serve mondiale de biosphĂšre đŸŒ± par l'UNESCO. Si tu es attentif et discret, tu observeras marmottes et chamois. Lance-toi aussi Ă  la dĂ©couverte des villages environnants. Conques par exemple, dont l’église romane est elle aussi inscrite Ă  l’UNESCO, avec ses vitraux signĂ©s Pierre Soulages. En plus du cĂ©lĂšbre Viaduc de Millau, dessinĂ© par Norman Foster, le ChĂąteau d'Alleuze, au cƓur des Gorges de la TruyĂšre et les grottes dans les Causses sont des lieux Ă  cocher pour ta feuille de route. N'oublions pas le mythique GR7, l'incontournable itinĂ©raire des randonneurs. Tiens d'ailleurs, voici 4 idĂ©es de trail pour le Massif Central, clĂ©s en main. En hiver ❄, les activitĂ©s y sont nombreuses, ski ⛷ et luge đŸ›· entre autres... Et les plaisirs culinaires 😋 dans tout ça ? En 2008, plus du tiers des fromages AOC vendus en France provenaient des exploitations du Massif central. Aligot, Fourme d’Ambert ou Saint Nectaire te contenteront. Attention ⚠ tout de mĂȘme Ă  les "caler" en fonction de ton programme de course Ă  pied, sous peine de sanction... 🙃Quelques exemples de courses sur route dans le Massif Central ? Le Marathon des Puys t'attend Ă  Clermont-Ferrand, Ă  moins que tu ne choisisses la course Eiffage du Viaduc de Millau attention ⚠ au vertige 😅 ou la FoulĂ©e du Populaire de Limoges. Les amateurs de Trail seront bien sĂ»r au 7Ăšme ciel dans ce territoire magnifique, avec notamment le Trail estival du Sancy Mont Dore et l'Ultra Trail Puy Mary Aurillac . Les marcheurs quant Ă  eux ne seront pas en reste. Le Trail des Mouflons, le Trail de Vulcain ou la Laroquapattes te tendent les bras ! Enjoy ! Chers visiteurs, Comme nous avons dĂ©jĂ  rĂ©solu ce groupe de grilles Codycross Groupe 88 Grille 3, nous vous donnerons une liste des solutions des Ă©nigmes de ce groupe. Pour le moment, le jeu se positionne trĂšs bien, car il fournit un concept unique de mots croisĂ©s avec des graphismes exceptionnels. Nous avons remarquĂ© que les solutions existent sur internet d’une façon trĂšs Ă©parpillĂ©e. Certes, les puzzles sont prĂ©sentĂ©s en incluant les indices mais, pour trouver les solutions, il faut naviguer sur le site. Ici, tout est mis sur un seul sujet Ă fin de vous faciliter la tĂąche. Solution Codycross Groupe 88 Grille 3 Toiles en plastique servant Ă  protĂ©ger les meubles BACHES DĂ©partement dont OrlĂ©ans est le chef-lieu LOIRET Chat de Gargamel dans Les Schtroumpfs AZRAEL Paillette ronde cousue sur certains vĂȘtements SEQUIN Fromage du Massif central notamment d’Ambert FOURME Synonyme de blĂȘmir BLEUIR Personne Ă  la tĂȘte d’un groupe LEADER Synonyme de dĂ©modĂ©, d’archaĂŻque DESUET Monotone et triste MOROSE Ils ont rĂ©alisĂ© SacrĂ© Graal les Monty __ PYTHON Autre nom du requin SQUALE Soulever une moto sur la roue arriĂšre CABRER Monter, faire l’ascension d’une montagne GRAVIR Monnaie en Russie ROUBLE Le groupe des rĂ©ponses du puzzle suivant est ici Codycross Groupe 88 Grille 4 Vous pouvez revenir au sujet principal en visitant Solution CodyCross. Navigation de l’article

fromage du massif central notamment d ambert